SUPPLÉMENT HYPERMÉDIA 26

SECTION

La littérature est partout

SOUS-SECTION

Art et poésie au parc, en réalité augmentée

ARTICLE

images&mots

ENTREVOUS 26

parution en octobre 2024

PARTENAIRES


CONTEXTE
En 2019, la Société littéraire de Laval avait inauguré son espace expérientiel «images&mots» au Parc de de la Rivière-des-Mille-Îles. Cette première phase du projet avait été réalisée grâce au Fonds d’appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec. Occupant le boisé du côté ouest du stationnement du pavillon du parc, cet espace est meublé de structures Artpublix intégrant six grandes affiches multidisciplinaires : poésie, art visuel et réalité augmentée. La revue ENTREVOUS 11 (octobre 2019) avait publié un article qui explique les démarches créatives des poètes et des artistes participants, en plus des images qui s’animaient alors avec l’application Zappar.
Pour la phase 2 du projet – soit le remplacement sur le site des six images par de nouvelles – l’équipe de production a choisi pour l’animation l’application ARTIVIVE. Désormais, les douze affiches – phases 1 et 2 – s’animent en réalité augmentée avec une même application et sans code individuel : il suffit d’un téléchargement. Ainsi, les douze images de l’exposition « images&mots » en format muséal (30 po x 17 po / 76,2 cm x 43,18 cm) peut-elle continuer à circuler. Pour un partenariat de diffusion et d’animation de cette exposition, contactez la Société littéraire de Laval.

Ci-dessous : l’adaptation vidéo des six nouvelles affiches »«images&mots», et quelques explications sur les processus de créations.

IL PLEUT DES MAISONS
André-Guy Robert a photographié un ciel bleu et le reflet d’une maison voisine, multipliée dans les gouttes de pluie sur une vitre. Il a ensuite écrit un poème écologique dénonçant le dézonage agricole au profit de l’expansion de la banlieue construite, et imaginé la vengeance de la nature qui fomente une réhabilitation de la terre nourricière.
• La musique est une composition originale, pour violoncelle et piano, de BOA Expérience, un duo formé de Dominique Beauséjour-Ostiguy et de Marie-Pier Allard, finalistes d’un prix CALQ-Laval.
• Pour cocréé l’image, Alain Legros a enrobé huit sphères métalisées avec la photo originale des gouttes d’eau, et les a suspendues dans la photo du ciel bleu. L’image s’anime : les spères tournoient, un ascenseur imaginaire les attire toutes vers les nuages, le territoire est libéré, et enfin ! une pluie métaphorique s’emploie à faite reverdir les terres nourricières.

MATHIEU DA COSTA
• Quand Danielle Shelton a découvert l’artiste multidisciplinaire David Bernier, alors membre de Verticale Centre d’artistes, elle a aimé ses personnages historiques faits d’écorces de bouleau, particulièrement sa représentation de Mathieu Da Costa, le premier Noir débarqué dans le Québec du XVIIe siècle. Catherine Aboumrad l’avait photographié sous divers angles, raquettes aux pieds, dans un décor hivernal. Il y avait de quoi constuire un scénario de réalité augmentée, avec comme bande sonore une rafale de vent frisquet et des pas sur une neige glacée.
• Il allait de soi que l’affiche donnerait à lire une notice biographique, en plus de textes à intégrer dans des bulles, comme si l’homme nous adressait un message. La poète Aimée Dandois a créé le texte de la première bulle, alors que des vers de ses poèmes ont été choisis pour celles de l’animation.
• Dans la Terre des géants de l’artiste, il y a aussi Louis Riel, Jos Montferrand, Irma Levasseur, Louis-Joseph Papineau, Frédéric Back et Kondiaronk.

FLORIS
• L’artiste Sarah Galarneau a remporté avec son installation Floris le Prix Télé-Québec de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières. L’image en couleurs, qui dans l’animation apparait en puzzle sur la photographie de la rosace 3D en tons de gris, fait partie d’une série de trois œuvres, Cosmic Geographic, que l’artiste a réalisée par manipulation numérique.
• La prose poétique de Lise Chevrier est documentée par une recherche sur les plantes d’Amérique du Nord qui ont inspiré l’artiste. L’animation reprend une phrase de ce texte, comme pour faire entrer le visiteur dans la légende de ce paysage initial que notre corps absorbe.
Ses articles et ses textes poétiques, qu’elle publie en revue, concilient langue française, arts littéraires et culture, dans le contexte actuel.

SAISIR LE PAYSAGE
Ginette Trépanier est poète et artiste en arts visuels. Cette création intitulée Saisir la paysage est un amalgame de trois de ses collages – La lumière du silence, Déstabiliser les armures et Cathédrale du temps – et de mots de ses poèmes écrits en Italie, tous parus dans le collectif La lumière du silence / La luce del silenzio, aux Éditions Création Bell’Arte, dont elle est l’éditrice. Le résultat compose une nouvelle œuvre qui témoigne de la sensibilté commune de la poète-artiste et de l’infographiste Danielle Shelton.
• L’animation en réalité augmentée est tout simplement un jeu de lumière qui change les teintes en suivant les mouvements des images et des mots, sur la musique originale de BOA Expérience, un duo formé du violoncelliste Dominique Beauséjour-Ostiguy et de la pianiste Marie-Pier Allard.
• L’œuvre fait participer de la région partenaire de Lanaudière, limitrophe de Laval, une ville à la fois île et région du Québec.

COMME UN LOUP
Claire Varin a publié plusieurs livres de genres différents, le plus récent étant l’essai littéraire Animalis, paru chez Leméac Éditeur. Le texte de l’affiche – en fait, tout le contenu du livre – est un plaidoyer écologique, qui s’appuie sur le vécu de l’écrivaine soucieuse du sort des animaux, particulièrement ceux dont l’habitat naturel est menacé, voire détruit par l’espèce humaine.
• L’artiste multidisciplinaire autodidacte Suzanne St-Hilaire a esquissé avec quelques crayons un grand loup qui refuse l’apprivoisement et le confinement, comme celui de la fable de La Fontaine qui n’avait que les os et la peau : «Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.»
• L’animation superpose, sur la vidéo d’une forêt, un vrai loup qui marche lentement à la recherhe d’un plan d’eau pure où boire, pendant que des mots du texte glissent le long de lignes rouges. Il y a urgence, mais y a-t-il un véritable espoir ?

TROU NOIR
• Dans sa démarche artististe, Laurent Lamarche réfléchit sur les origines et les interconnexions. Fossile-V4, une œuvre gravée dans du plexiglass de son expo Stratification, se matérialise dans l’espace pour être absorbée par un trou noir, en « offrande de l’ailleurs ».
• Le texte de Fernand Ouellette est la deuxième strophe de son poème «Apparences», paru en 2013 dans son recueil À l’extrême du temps, aux édtions de l’Hexagone. Son œuvre poétique a inspiré plusieurs compositeurs, scénaristes et artistes visuels, et il a reçu plusieurs prix et reconnaisssances.
• Pour animer l’affiche en réalité augmentée, on a utilisé une vidéo astrale de Frédéric Tapissier et la voix de Renaud Séguin, qui se déroule à l’envers. Attirés dans une spirale, les mots du poème sont avalés, puis rendus par le trou noir, cette «éternité voilée».